vendredi 30 mars 2007

S. : celui qui

Celui qui part à la plage, s’allonge sur le tapis d’or, regarde apparaître et disparaître les pages bleues de son cahier, et former avec les ficelles d’or du soleil à l’aurore un tableau sculpté par les mains honorées de Dieu.

Celui qui a une voie angélique, douce avec un ton triste.

Celui qui entre dans sa chambre, en été, enlève ses habits et dort avec son boxer.

Celui dont les cils se bercent sur ses paupières quand il cligne les yeux .

Celui dont les yeux brillent comme une étoile.

Celui qui adore rester seul, isolé…

Celui qui pense toujours au futur et jette derrière lui son touchant passé.

Celui qui lève le sourcil gauche lorsqu’il est étonné.

Celui qui aime se moquer de…

Celui qui porte des chemises pour les sorties spéciales, et des pulls pour chaque jour.

Celui qui valorise tout moment, toute minute, toute seconde de sa vie, parce que la vie est un rêve qui ne se répétera jamais…

Celui qui a changé ma vie, d’un enfer à un paradis…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Etonnant, ce déshabillage, qui se termine par l'amitié avec un boxer. C'est la phrase que je préfère dans le texte, le détail le plus inattendu, celui qui en dit beaucoup sur cette personne, sur son isolement des hommes peut-être, puisqu'un peu après tu en parles.

Consignes

  • "Un homme" ou "une femme" : portrait d'un homme ou d'une femme qui compte, en reprenant à Claude Simon (Les Géorgiques) le principe d'un "il" ou d'un "elle" associé au présent, sans souci de chronologie : restituer plutôt dans l'ordre que nous livre la mémoire ou la concentration, livrer une série de faits et gestes suspendus dans le temps de cette personne devenant personnage.

  • "Celui qui / celle qui" : à partir du chant IV d'Exil de Saint-John Perse, inventorier ceux qui comptent dans sa propre généalogie, en une seule phrase où l'on dit ce qui chez eux retient.

  • "Tu" : à partir du prologue de Lambeaux de Charles Juliet : à travers un "tu" et le présent, essayer de saisir ou reconstruire l'attitude, la présence au monde, les pensées, en plusieurs scènes (lieux et instants précis), d'une personne qui nous importe mais nous est difficilement accessible.

  • "Lieux où l'on a dormi" : à partir d' Espèces d'espaces de Georges Perec : inentaire des lieux où l'on a dormi, avec développements possibles de détails...
Pistes développées et explicitées par François bon dans Tous les mots sont adultes.