mardi 27 mars 2007

Anonyme : un homme

Il a 27 ans, il se trouve devant un énorme public, sa guitare à la main, et il est nerveux.

Il a 8 ans, il est tombé de son vélo, il a mal au pied et des larmes coulent sur ses joues alors qu’il regarde le sang couler.

Il a 98 ans, il est à l’hôpital, il a mal au cœur et soudain son âme le quitte pour une autre vie.

Il a 19 ans, il met 3 cuillères de sucre dans sa tasse de thé, il tient une cigarette entre ses doigts et se mets à boire tout doucement.

Il a 23 ans, il met la clé dans la serrure, ouvre la porte de son premier appartement, ses bagages à la main, il se dit que ce sera dur de vivre seul.

Il a 16 ans, il a le cœur brisé, il est triste, il se sent seul et il ne veut voir personne, sa copine l’a laissé pour un autre.

Il a 11 ans, il ouvre du salon, marche à pas lourd, il met sa main sur l’épaule de sa mère et lui fait peur.

Il a 6 ans, il rentre dans la chambre de sa grande sœur, vole sa boite de maquillages et commence à se maquiller.

Il a 32 ans, il est heureux, il vient de trouver la femme avec qui il va rester jusqu'à la fin de sa vie.

Il 13 ans, il met sa cuillère dans son bol, relève la cuillère et commence à boire sa soupe de façon dégoûtée.

Il a 22 ans, il se tient debout devant l’entrée du parc, regarde sa montre et se dit qu’elle ne va jamais venir.

Il a 58 ans, il est au cimetière, devant le tombeau de son père, et se met à pleurer.

Il a 18 ans, il est dans une boite de nuit, il est heureux, il danse au rythme de la musique.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

coucou !
ton texte est tro for et g émé ton idé ! tro cool!
bye bye

Consignes

  • "Un homme" ou "une femme" : portrait d'un homme ou d'une femme qui compte, en reprenant à Claude Simon (Les Géorgiques) le principe d'un "il" ou d'un "elle" associé au présent, sans souci de chronologie : restituer plutôt dans l'ordre que nous livre la mémoire ou la concentration, livrer une série de faits et gestes suspendus dans le temps de cette personne devenant personnage.

  • "Celui qui / celle qui" : à partir du chant IV d'Exil de Saint-John Perse, inventorier ceux qui comptent dans sa propre généalogie, en une seule phrase où l'on dit ce qui chez eux retient.

  • "Tu" : à partir du prologue de Lambeaux de Charles Juliet : à travers un "tu" et le présent, essayer de saisir ou reconstruire l'attitude, la présence au monde, les pensées, en plusieurs scènes (lieux et instants précis), d'une personne qui nous importe mais nous est difficilement accessible.

  • "Lieux où l'on a dormi" : à partir d' Espèces d'espaces de Georges Perec : inentaire des lieux où l'on a dormi, avec développements possibles de détails...
Pistes développées et explicitées par François bon dans Tous les mots sont adultes.