mardi 27 mars 2007

Anonyme : un homme

Il a 18 ans, il conduit sa première voiture, son sourire s’élargit, ses jambes tremblent.

Il a 5 ans un verre se brise dans ses mains, il se blesse, le sang coule de sa main gauche, les larmes coulent de ses yeux.

Il a 10 ans, il est à la plage avec son cousin, les vagues l’emportent, c’est là qu’il se noie.

Il a 24 ans, il a enfin un travail, il devient plus responsable.

Il a 100 ans, il est allongé dans son tombeau, les dames vêtues de noir l’encerclent, ses cheveux argentés ont cessé de briller, ses yeux se sont fermés, la bague qui se trouvait autour de son doigt s’est brisée.

Il a 32 ans, il s’est marié avec une belle femme. Sa joie est indescriptible, il s’apprête à vivre dans un tout nouveau monde.

Il a 56 ans, il voyage en Angleterre avec sa famille, c’était la première fois qu’il prend l’avion, il a peur !

Il a 34 ans, il a son premier enfant, et lorsqu’il le prend dans ses bras, il fait très attention pour éviter de faire mal au bébé.

Il a 88 ans, sa femme meurt, il commence a pleurer, à hurler, et sa vie devient très dure sans sa bien aimée.

Il a 62 ans, son fils aîné termine ses études, il l’embrasse très fort, il est fou de joie.

Il a 45 ans, il a un accident de voiture, sa tête est blessée, son bras se casse.

Il a un jour. Pour la première fois, il ouvre les yeux et découvre le monde qui l’attend et lui réserve un avenir mystérieux.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

coucou!
c mw Reem la punk
ce texte é deémen tré b1 ecri
bravo

Consignes

  • "Un homme" ou "une femme" : portrait d'un homme ou d'une femme qui compte, en reprenant à Claude Simon (Les Géorgiques) le principe d'un "il" ou d'un "elle" associé au présent, sans souci de chronologie : restituer plutôt dans l'ordre que nous livre la mémoire ou la concentration, livrer une série de faits et gestes suspendus dans le temps de cette personne devenant personnage.

  • "Celui qui / celle qui" : à partir du chant IV d'Exil de Saint-John Perse, inventorier ceux qui comptent dans sa propre généalogie, en une seule phrase où l'on dit ce qui chez eux retient.

  • "Tu" : à partir du prologue de Lambeaux de Charles Juliet : à travers un "tu" et le présent, essayer de saisir ou reconstruire l'attitude, la présence au monde, les pensées, en plusieurs scènes (lieux et instants précis), d'une personne qui nous importe mais nous est difficilement accessible.

  • "Lieux où l'on a dormi" : à partir d' Espèces d'espaces de Georges Perec : inentaire des lieux où l'on a dormi, avec développements possibles de détails...
Pistes développées et explicitées par François bon dans Tous les mots sont adultes.