lundi 26 mars 2007

Alamata Fiw : Un homme

Il a 69 ans. Deux larmes glissent de ses deux grands yeux. Il lève sa main de sa poche, prend un mouchoir et essuie son visage.

Il a 14 ans. Il porte une cravate, de grosses lunettes et une loupe, il tourne les pages du dictionnaire et cherche un synonyme du mot mourir.

Il a 31 ans. Il se tient debout dans l’église, devant le prêtre. Il met la main sur sa cravate, essuie la sueur et dit avec un grand soupir : oui j’accepte.

Il 22 ans. Il regarde sa montre, lève sa tête, se tient debout et crie en sautant : je suis le premier.

Il a 1 an. Le voila se tenir sur ses pieds pour la première fois, et soudain, il tombe et crie en mettant les doigts dans sa bouche.

Il n’est pas né. Il est douillettement recroquevillé sur lui même. Il ne s’est jamais senti aussi étendu, pourtant il n’a absorbe aucune drogue pour accéder a cette sorte de béatitude. Il est broyé par les mâchoires féroces, incapable de résister. Il n’a plus la force de bouger. Il se sent emporté vers un territoire inconnu. Il doit franchir le passage seul. Et puis, soudain, les mains de Dieu l’écartèlent. Une lumière intense l’aveugle. Les poumons s’embrasent. Il pousse un cri : le voila né.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

salut ton texte est assez bien mais tu as aussi une tres bonne imagination et de bonnes idees jadore bien ce ke tu as ecris sincerement.c vrai ke tu es tres intelligente ke se soi en math en histoire ou en anglais etc mai tu es aussi intelligente en francais. bon iol ne fau pas ke tu prennes sa pour un compliment mai jecris sa pour tencourager

Consignes

  • "Un homme" ou "une femme" : portrait d'un homme ou d'une femme qui compte, en reprenant à Claude Simon (Les Géorgiques) le principe d'un "il" ou d'un "elle" associé au présent, sans souci de chronologie : restituer plutôt dans l'ordre que nous livre la mémoire ou la concentration, livrer une série de faits et gestes suspendus dans le temps de cette personne devenant personnage.

  • "Celui qui / celle qui" : à partir du chant IV d'Exil de Saint-John Perse, inventorier ceux qui comptent dans sa propre généalogie, en une seule phrase où l'on dit ce qui chez eux retient.

  • "Tu" : à partir du prologue de Lambeaux de Charles Juliet : à travers un "tu" et le présent, essayer de saisir ou reconstruire l'attitude, la présence au monde, les pensées, en plusieurs scènes (lieux et instants précis), d'une personne qui nous importe mais nous est difficilement accessible.

  • "Lieux où l'on a dormi" : à partir d' Espèces d'espaces de Georges Perec : inentaire des lieux où l'on a dormi, avec développements possibles de détails...
Pistes développées et explicitées par François bon dans Tous les mots sont adultes.