lundi 21 mai 2007

Jabs : Lieux où j'ai dormi

Un jour, j’ai dormi dans une chambre d’hôtel luxueuse. Les coussins étaient si doux et confortables, qu’ils me chatouillaient le visage, mais les draps étaient vraiment inconfortables. Contrairement au coussin ils me griffaient la peau, à la rendre rouge et enflammée. C’était comme si un hérisson s’était perdu dans mes draps et cherchait une sortie. Ces piqûres me torturaient jusqu'à m’empêcher de dormir.

J’ai dormi dans la chambre de mon frère, avec les lampadaires de la rue qui se reflétaient sur mon visage. Les phares des voitures recréaient le jour dans cette chambre, et la porte sans serrure ne cessait de grincer, me saoulait à mourir.

Le chien ne cessait d’aboyer, à la recherche de ses petits et de nourriture, éveillait les gens de la rue et les poussait a utiliser leurs carabines chargées à plein. Et voila que les aboiements s’arrêtent, mais il y a toujours la présence d’un bruit inconnu et dérangeant. Maintenant je m’efforce de dormir et j’y arrive comme une personne K.O lors d’un match de boxe.

J’ai dormi dans le salon, sous les bombardements israéliens qui faisaient trembler la maison et mon divan. J’entendais le fracas des vitres, le dégringolement des pierres, comme un marteau qui me cognait la tête jusqu'à m’y faire un gros trou dur et profond. Les avions qui survolaient notre zone poussaient mes dents à monter vers le bas et le haut avec une rapidité à me les casser.

J’ai dormi en classe d’anglais suite à une nuit blanche, et suite au bla-bla ennuyeux de mon professeur. Je pouvais rêver dans mon sommeil que le cours était fini et que je m’éloignais de la classe à grands pas, rapidement, comme un géant qui fuyait les mots incompréhensibles, comme un extraterrestre qui parlait très vite et qui ne se comprenait pas lui-même.

Dans ma chambre le bruit des moustiques «zzzzzzzzzzzz…… », et le ronflement sourd de mon frère m’empêchait de dormir toute la nuit ; on peut dire que c’était une nuit blanche à regarder le plafond, qui avait l’air d’un puzzle de 300000 pièces, parfaitement bien fait, et qui faisait se perdre mes yeux dans le noir de la nuit. Et les bruits qui n’en finissaient pas et qui me rendaient malade et fou. Ces deux bruits avait l’air de former une symphonie unique que j’ai enregistrée, car elle pourrait bien devenir quelque chose de comique que le monde entier aimera. Et tout d’un coup le jour se lève. Enfin je peux me rendormir après le réveil de mon frère et le départ des moustiques, pire que mon frère. Le petit « couic couic………. » doux et adorable des petits oiseaux ayant une petite faim et attendant leur mère.

jeudi 26 avril 2007

Suzy : tu

Ton sourire te rend beau, te fais aimer la vie, montre ta liberté. Tes yeux, très brillants, qui sont illuminés par les rayons du soleil, disent « je t’aime ». Tes mots, très doux, montrent que tu es magnifique. Tu sens que tout est joli, tu te dis à toi-même que tu voudrais faire en sorte que tous les gens aiment la vie. Sur la mer, tu sens la solitude, tu regardes tout au fond, tu dis que tu voudrais aller voir ce qu’il y a derrière. Tu t’allonges sur le sable, tu te souviens des beaux jours avec ta belle amie, tu pries pour que vous restiez ensemble. Tu sens la chaleur, tu bois du jus de fraises, tu dis que c’est très bon. Le vent est frais, tu es content d’être tout seul sans le bruit des villes, sans personne qui te dérange. Tu commence à chanter ta chanson préférée, tu es à l’aise. Tu regardes les pigeons, tu entends leur roucoulement que tu aimes bien.

Suzy

Sinisceucle : tu

Tu arrives, tu trouves la porte ouverte, tu essaies de rentrer sans faire de bruit, tu entres, tu refermes la porte, tu regardes à gauche, à droite : il n’y a personne. Tu commences à t’inquiéter, tu soulèves ta tête, tu vois l’infini. Tu regardes en bas, tu vois le sol et la souffrance. Tu t’approches de l’escalier, tu le montes pas à pas. Ton arrivée se fait sentir, mais c’est impossible de l’exprimer. Enfin tu t’approches de la porte de la chambre. Une fois la porte ouverte, tu es près d’une personne dont tu soulages les chagrins par ta présence.

Tu es inquiète ; tu as l’impression de faire peur aux meubles de la chambre. Des larmes affleurent dans tes yeux, tu respires de plus en plus en fort, tu t’immobilises…

Il fait jour. Les petits rayons lumineux entrent par le rideau, illuminent ton visage, puis tombent sur les yeux d’une personne très proche de toi et l’empêchent de dormir. Maintenant c’est le pire : il est l’heure, le reveil sonne, tu fais semblant de ne pas entendre. Mais tu es oblig ée de te lever. Tu te lèves doucement pour ne pas réveiller celui qui est près de toi. Dans ton visage se lit la paresse, l’envie de rester endormie avec cette personne… tes os, tes lèvres tremblent , on entend les craquements de tes dents. Enfin, tu as froid…


SINESEUCLE..



Alamata Fiv : tu

Tu es assise sur le tabouret de la cuisine. Tu trembles, tu as froid. Tes yeux sont fixés sur le feu de la cheminée. Tu te lèves, tu te diriges vers la cheminée et tu poses tes mains au-dessus du feu. Tu as froid toujours. Tes mains frémissent du vent qui passe à travers les trous de la porte. Tu as le vertige. Tes yeux tournent et ta tête aussi. Les poils de tes mains deviennent de couleur bleue, ton corps se transforme en une rivière de feuilles mortes. Tu te lèves et tu cours dans la cuisine qui te semble un tombeau, tu ouvres l’armoire et tu prends un médicament. La pastille ne passe pas dans ton œsophage pendant quelques minutes, tu te sens étranglée et les mots se nouent dans ta gorge. Au bout de quelques minutes, tu allumes la télé, tu regardes les infos : le bombardement de la grande ville te fais peur. Tes poumons s’étranglent, tu ne peux plus respirer, tu as besoin d’un grand repos pour monter dans le paradis des sentiments. Tu poses ta tête sur le coussin, tu t’allonges sur le canapé, tu t’amuses à contempler les étoiles et leur lumière qui passe à travers la vitre et te perce les yeux. Tu retiens quelques sourires sur tes lèvres, tu n’oses pas les montrer de peur que le vent ne vienne et te les vole. Tu as besoin d’un corps auprès du tien qui viendrait te caresser, te rendre joyeuse et mettre fin à cette longue solitude comme les arbres dénudés.

Mc lili : tu

Tu es là, assise sur ta chaise roulante. Tes mains tremblent comme deux feuilles mortes en automne. Tu regardes le monde autour de toi, mais tu ne vois que l’obscurité qui t’entoure, la froideur des nuits sombres qui ont enlevé la joie qu’on trouvait chez toi, et effacé le sourire qu’on avait l’habitude de voir sur tes lèvres. Maintenant, te voilà seule, en train de te demander pourquoi ils t’ont abandonnée malgré toute la tendresse et tout l’amour que tu leur avais offert. Tu as appris maintenant qu’ici personne ne mérite la moindre petite attention. Tu rêves du jour où tu trouveras la clé cachée, où une nouvelle route apparaîtra, une nouvelle vie, un monde dans lequel tu vivras en paix, où le soleil ne cesse de briller, et où toi seule règneras et deviendras la reine de ce royaume immense. À chaque battement de ton cœur, tu te dis : « voilà une seconde de ma vie qui est déjà passée ».Tu es toujours désespérée, et tu attends toujours avec impatience le jour où tu vas nous quitter. Les jolis mots ne savent plus sortir de ta gorge, tu es tellement déçue et triste que tu ne veux même plus parler et discuter. Tu n’oses plus rencontrer quelqu’un, tu es effrayée qu’encore une fois ils te trahissent. Maintenant tu n’as qu’une seule idée en tête, c’est que tu as envie de t’isoler pour toujours, et que plus personne ne te demande plus rien.
Cette fois-ci, tu es allongée. Tes yeux noirs sont refermés, ton corps est bleu et glacé, ton cœur épuisé s’est laissé emporter et a cessé de fonctionner. Ta tristesse commence à s’envoler et ta joie est en train de réapparaître. Tu es pressée d’y arriver, là bas, à l’endroit dont tu as toujours rêvé. C’est là que ton sourire se redessine sur tes lèvres. Maintenant tu as trouvé la clé que tu recherchais depuis plusieurs années. C’est ainsi que tu plonges dans un sommeil éternel.

Je ne te revois plus jamais.

Medmori Hebad : tu


Tu es dans ta chambre, assis à table, tu scrutes la rue au loin à travers la fenêtre. Vacarme. Soleil. Rien ne te dérange. Tes yeux d’un bleu ciel, continuent à scruter la rue sans que tu fermes tes paupières. Tu attends depuis plusieurs heures, quelque chose d’inconnu pour te réveiller. Tu es confuse. Perdue. Seule. Solitude. Tristesse. Tu sens un vent frais te caresser le visage. Tu écoutes le chant de l’oiseau jaune des voisins.
Tu es dans la cuisine. Tu prépares à manger.Tu coupes les légumes. Tu te blesses la main. Du sang coule partout dans la cuisine, le sang est aussi rouge que les tomates. Tu sens un mal terrible au bout de ton doigt. Tu cognes ta tête contre un placard. Tu as le vertige, la tête qui tourne, tu vacilles, tu as des maux au ventre. Tu tombes par terre.
Engourdie, mains lourdes, pieds légers, tu t’écroules comme un château de carte.

Medmori Hebad

Remnaf Zemaf : un lieu où j'ai dormi

C’était à Saïda, une ville du sud du Liban, mon pays, en plein été sur le bord de la mer. Vous diriez que c’est de la pure veine, et bien oui, surtout en pleine guerre, avec des moustiques qui larguent des bombes sur les têtes des habitants, et des canots qui te lancent des obus dans la figure. Le son des bombardements tout proches, qui sifflotent diablement, à faire hérisser les poils, puis un simple dégringolemment d’immeubles, fussent-ils petits ou grands, même immenses, ça n’a pas d’importance pour l’ennemi… Enfermé avec mes cousins dans un petit appartement, tous les cinq nous nous étions enfuis de nos maisons, à Nabatieh, laissant nos parents derrière nous… Je me rappelle bien que j’ai dormi près de la fenêtre ; c’est depuis ce jour-là que je le fais, jusqu’à aujourd’hui, à côté de ce radiateur blanc, tout sale, sous ce ventilateur qui ne se trouvait que pour nous taquiner : l’électricité coupée, et la température dans les 39 degrés Celsius, on en puait, tout notre corps transpirait ; on ouvre la fenêtre et de la poussière entre dans nos narines, on suffoque à en mourir… nous arrivons enfin à nous endormir quand l’ennemi prend une pause pipi, mais pas tous…
Je passe la nuit à regarder l’armoire devant moi, je parviens même à distinguer une déchirure dans son papier peint, je baisse les yeux vers ma chemise de nuit avec un superman dessus, et je me demande s’il aide les autres, loin dans le sud.
Le sommeil parvient à me mettre debout pour me prendre dans son royaume, au fin fond du ciel, mais un « rrrrrronnn » me coupe les pieds et traverse mon coeur plus vite qu’une flèche, avec un petit malaise aux muscles du ventre contractés comme un chat devant un labrador. Mais cette fois je m’aperçois que le son venait du côté de mon cousin, c’est à n’en pas finir cette nuit…

samedi 21 avril 2007

Jabs : tu

Tu es dans la chambre. Tu attends impatiemment ton mari. Tu te fais belle, tu vérifies, à chaque coin de ton visage, si tu as bien mis ton rouge à lèvres de couleur rouge vif, s’il ne déborde pas ; tu vérifies une 5ème et dernière fois si tes boutons, après que tu leur as mis du fond de teint, apparaissent toujours. Tu rajoutes à nouveau du mascara sur tes yeux, pour ressembler à une reine devant ses esclaves et qui obtient tout ce qu’elle demande. Tu penses à la robe rose tachée aux couleurs de l’arc en ciel et qui t’allait à merveille. Tu veux l’acheter après avoir amadoué ton amour unique et ton avenir lointain. Tu arranges ton lit plusieurs fois à cause de la nervosité qui te démange le corps, et ton impatience qui te rend encore plus nerveuse, à te mordre la peau. Tout d’un coup tu entends la serrure de la porte qui fait « clac, clac….. » et te rend sourde. Ton mari monte l’escalier tout doucement et t’assourdit. Le voilà qui arrive à la porte de ta chambre, bien habillé, avec un costume tout neuf et son odeur qui arrive jusqu’à ton nez, odeur d’un goût sucré. Tu restes sans dire aucun mot, tu es surprise et tu retombes dans l’amour perdu. Et le voilà, qui te saute dessus avec une joie jamais vue auparavant, en criant « j’ai obtenu une augmentation » et là tu te rassures. Là tu oublies la robe que tu as vue dans le magasin du voisin, et tu penses à la belle robe noire que tu as vue sur la route principale, mais qui était très chère. Tu as une sensation très forte qui t’arrive jusqu'au bout du nez. Tu te dis aussi qu’aujourd’hui ce sera une nuit pleine de câlins, d’amour, de bisous, qui t’enflamment de l’intérieur et te donnent en plus une sensation d’amour.

Adada Ghibarn : tu

Jeune. Beau. Brillant. Tu caches un secret derrière les mers de tes yeux et le calme de tes lèvres. Souvent, sur la montagne, à l’ombre du vieux chêne, au coucher du soleil, tu t’assieds, puis tu t’allonges sur l’herbe ; tu sens une odeur envoûtante, une odeur qui te rend vivant.

Tu es triste, perdu, tu sens que la vie n’a plus de sens depuis que Julienne t’a laissé. Tu veux parler mais tu ne peux pas. Tu veux crier, mais tu sens que quelqu’un t’étrangle… tu voudrais parler, avouer tes sentiments, mais tu ne peux pas. Finalement, tu prends ton cahier, ton crayon et tu écris, tu gribouilles, tu sens que comme ça tous tes problèmes, toutes tes histoires seront pour toi. Julienne te manque beaucoup, tu ne peux pas l’oublier. Tu penses que depuis que Julienne t’a quitté, tu es mort, la tristesse a pris place dans ton cœur, tu veux que tout le monde te quitte, tu veux rester seul, parler avec les étoiles de la nuit, discuter avec la lune et arroser les fleurs avec tes larmes.

Chaque nuit tu te promènes dans la rue, la nuit, tu rêves …Tu veux être avec Julienne, tu veux être entouré de tes enfants, ils t’appellent, tu réponds. Tu es content comme ça et tu veux vivre comme ça !

Salas Ya Hussein : tu

Tes yeux brillent ; des larmes s’en écoulent sans arrêt. Ton visage est noyé dans des larmes. Ta tristesse t’étrangle tous les jours, tu penses à ton fils qui est à l’hôpital, à ton mari qui t’a quitté. Tu penses à fuir, à ne plus revenir peut-être. Mais tu n’arriveras jamais dans un monde sans cœur et sans pitié.

Tes doigts longs, caressent les touches du piano ; tu espères que la musique entrera dans tes oreilles vers le cœur, et transformera cette tristesse en bonheur infini. Tes lèvres brillantes s’ouvrent, couvertes de salive, et commencent à chanter. Ta voix chancelante, étouffée, sort. Dehors, les fleurs la bercent entre leurs bras, les arbres se balancent, contents aussi, les papillons s’envolent dans la liberté.

Tu regardes à travers la fenêtre, tu penses toujours à ton fils qui est en train de s’ouvrir. Malheureusement, cette tristesse se fixe de plus on plus dans ton cœur, dans ton esprit, s’y stabilise.

Soudain tout s’éteint, ta voix chancelante disparaît, tu tombes par terre. Les fleurs, les arbres les papillons perdent ta voix, la vie et l’espoir.

vendredi 30 mars 2007

Remnaf Zemaf : celle qui

Celle qui s'assied sur la véranda, somnolente, nostalgique au passé. Celle qui tient sa canne dans sa main ridée toute la journée, jusqu'à ce qu'elle soit une partie de son propre corps. Celle qui reste des heures entières toute silencieuse, pour commencer à parler, à plaisanter, à montrer ses dents – il vaudrait mieux dire son appareil dentaire – à rire, mais avec une simplicité innocente, propre à elle. C'est celle qui met des habits tout étranges, qui reflètent ses pensées, toujours joyeuses, ce qui était un peu étrange pour une vieille femme qui allait descendre à six pieds sous terre quelques jours plus tard…
Celle qui porte des lunettes, toutes bizarres, semblables à celles des années 80. Celle dont la chambre sent la naphtaline et qui interdisait à tout rat, fût-il animal ou humain, l'accès au dortoir d'une vraie sainte. Une sainte qui portait un voile en culte pour son dieu, une sainte toute vieille dont le sourire ne peut être effacé.
Celle dont l'âme, s'envole en ces instants vers son dernier refuge, vers son paradis. Celle dont le corps si las de se porter autrefois, se confie à la terre aujourd'hui. Celle dont la mémoire, captive, se diffuse par ces quelques mots si simples vers vous.

TaLtOuL : celui qui

Celui qui se sent incompris, qui est coupé du monde, et qui sait ce que les autres n’imaginaient pas.

Celui qui en a marre de la vie planifiée et qui se sacrifie pour les autres sans s’en rendre compte.

Celui qui refuse de l’aide, quand il ne peut pas faire quelque chose, le fait quand même.

Celui qui a toujours le sourire.

Celui qui en a marre d’attendre dans les hôpitaux et surtout dans la salle d’urgence.

Celui qui dort tous les samedis et les dimanches sans arrêt, et qui, si quelqu’un le réveille, se met en colère.

Celui qui n’arrête pas de fumer quand il est en colère.

Celui qui adore les jeux vidéo et est passionné de football, qui ne veut jamais rater son émission préférée « telé-foot »

Celui qui adore le vin, qui en fabrique, et qui boit son verre de Whisky quand il regarde le film «The Holiday»

Celui qui crie et recrie quand quelqu’un s’est blessé en sport.

S. : celui qui

Celui qui part à la plage, s’allonge sur le tapis d’or, regarde apparaître et disparaître les pages bleues de son cahier, et former avec les ficelles d’or du soleil à l’aurore un tableau sculpté par les mains honorées de Dieu.

Celui qui a une voie angélique, douce avec un ton triste.

Celui qui entre dans sa chambre, en été, enlève ses habits et dort avec son boxer.

Celui dont les cils se bercent sur ses paupières quand il cligne les yeux .

Celui dont les yeux brillent comme une étoile.

Celui qui adore rester seul, isolé…

Celui qui pense toujours au futur et jette derrière lui son touchant passé.

Celui qui lève le sourcil gauche lorsqu’il est étonné.

Celui qui aime se moquer de…

Celui qui porte des chemises pour les sorties spéciales, et des pulls pour chaque jour.

Celui qui valorise tout moment, toute minute, toute seconde de sa vie, parce que la vie est un rêve qui ne se répétera jamais…

Celui qui a changé ma vie, d’un enfer à un paradis…

Remnaf Zemaf : un homme

Il a 33 ans, assis dans sa voiture, il conduit assez rapidement, de la sueur baigne son visage, il ouvre la fenêtre, et un vent fou entre dans la Mercedes, un vent qui lui fait oublier pourquoi il est sur la route et suggère le passage dans la pente.

Il a 22 ans, ses cheveux dorés brillent, il regarde sa mère habillée de blanc avec son nouveau mari, tout contente ; il l’envie, mais il a le temps, il n’est que jeune encore. Et, avec son mosquitos, on ne peut passer sans le voir, et il le sait. D’un coin de l’œil il observe une belle femme, près d’un arbre, il en est ébloui, tant les feuilles tombent et frôlent ce corps dont il rêve, et rêve encore…

Il a 11 ans, il revient de l’école en courant, tout content, il manque de se faire tuer deux fois de suite, il arrive à la maison, ouvre la porte toute grande, entre dans la chambre de sa mère, saute dans ses bras, lui met son carnet de notes dans le nez, reçoit un bisou, sort, achète une glace, et pense qu’il aimerait bien ces vacances d’été, peut-être pas…

Il a -1 jour, il se bat contre ce sac où il est enfoui, il sent un froid venant de l’extérieur, quelque chose le tire et autre chose le pousse, les deux au même endroit.

jeudi 29 mars 2007

Zuwas Chebrinan : celle qui...

Celle qui s'occupait de moi pendant mon enfance.

Celle qui m'aime plus que tout le monde.

Celle qui me donne tout son amour quand je suis malade.

Celle avec qui j'ai prononcé mes premiers mots.

Celle qui m'a appris les bonnes attitudes.

Celle qui m'a aidé à m'améliorer à l'école.

Celle qui fait tout pour moi.

Celle qui fait le plus possible pour que je trouve la vie belle.

Celle avec qui j'ai eu des fous rires.

Celle à qui je donne tous mes secrets.

Celle qui me trouve la plus belle au monde.

Celle qui, j'espère, restera à côté de moi.

S. : celui qui...

Celui dont le jour, lorsqu'il voit sa femme, devient maudit.

Celui dont la couleur des cheveux est celle du charbon.

Celui qui déteste la vie mais à qui la croyance en dieu a donné l'espoir.

Celui qui se lève chaque matin avec les cheveux hérissés, une mauvaise odeur et une bouche pleine de salive.

Celui qui n'aime ni le mariage, ni avoir des enfants, ni sortir de la maison.

Celui qui passe son temps à regarder la télé et à jouer aux jeux vidéo.

Celui qui dort chaque jour lors du coucher du soleil.

Celui qui fait ses exercices à l'aube et révise ses leçons la veille.

Celui qui frappe chaque personne qui le voit.

Celui qui vit pour manger et boire.

Celui qui s'amuse à dégonfler les pneus des gens.

Celui qui aime écrire son journal intime.

Celui qui aime regarder le ciel et compter les étoiles la nuit.

R : celui qui...

Celui qui ne porte que du noir et aime jouer de la guitare.

Celui qui aime rire et vivre.

Celui qui aime faire peur à son petit frère et énerver sa mère.

Celui qui décore sa chambre de posters de stars et qui ferme toujours sa chambre à clé.

Celui qui est toujours renvoyé des cours à l'école mais qui est 1er de la classe.

Celui qui aime s'asseoir au bord de la plage pour entendre le bruit des vagues et des mouettes lorsqu'il se sent mal et triste.

Celui qui joue au basket-ball avec ses amis quand il n'a rien à faire.

Celui qui aime les filles.

Celui qui est renvoyé presque de partout, qui fait des graffitis sur les immeubles dans la ville et qui est contre le gouvernement.

Celui qui part en boite de nuit chaque soir, qui aime danser et faire le fou et qui est renvoyé le soir de sa maison car il revient toujours tard et ivre.

Celui qui s'enfuit toujours de sa maison quand il se bagarre avec sa famille lors des réunions familiales.

Celui qui met 3 cuillères de sucre dans sa tasse de thé et qui boit lentement.

Celui qui doit fumer au moins 3 cigarettes par jour sinon il sera en colère.

Celui dont les yeux sont de couleur vert clair et brillent comme les rayons du soleil.

Mimi : celle qui...

Celle dont le sourire plein de chagrins fait paraître la joie, rend l'âme dans nos coeurs.

Celle dont le visage vide des replis est toujours lumineux comme une étoile dans les nuits sauvages.

Celle dont la présence dans notre vie est très nécessaire, comme l'air qu'on respire.

Celle dont l'amour nous fait vivre en sécurité.

Celle dont, quand on mange les sandwiches, quand on trouve nos chambres bien arrangées, quand on porte nos habits propre, on se rappelle.

Celle qui vient la nuit pour nous voir si on est à l'aise.

Celle qu'on voit chaque jour plus belle, plus brillante, et plus élégante.

Celle dont la voix douce nous fait entendre son rythme.

Celle qui nous fait des délicieux repas, mais qui met tellement de piment qu'on ne peut pas manger beaucoup.

Celle qui oublie souvent de nous réveiller pour l'école, mais ça ne dérange pas tellement.

Celle que j'aime fort et dont je vais rester amoureuse toute ma vie.

L : celle qui

CELLE QUI….

Celle qui rit chaque matin comme une folle en prenant son petit déjeuner.

Celle qui déteste se laver les dents avant d’aller à l’école

Celle qui est tombée amoureuse d’un garçon beaucoup plus âgé qu’elle

Celle qui aime s’allonger sur l’herbe douce parce qu’elle trouve agréable la sensation de l’herbe qui la chatouille.

Celle qui passe des heures à boire son café, qui le tourne tout doucement, délicatement.

Celle qui adore regarder des films romantiques en pleine nuit, et ne peut plus arrêter de pleurer.

Celle qui a un gros bouton sur le nez et une cicatrice sur le front

Celle qui bouge trop dans son lit

Celle qui suce son pouce lorsqu’elle est triste.

Celle qui adore manger avec ses doigts, se salir les vêtements et la bouche comme un enfant d’un an.

Celle qui aime qu’on lui caresse les cheveux avant de dormir.

Celle qui chante à chaque fois qu’elle se lave, et qui nous casse les oreilles.

Celle qui chaque dimanche va prier à l’église.

Celle qui a de toutes petites oreilles, et de grands yeux verts sublimes.

Celle qui aime s’habiller de plusieurs couleurs, pour apparaître comme un arc-en-ciel.

Celle qui dort avec la lumière parce qu’elle a peur du noir et imagine que quelqu’un va venir la tuer.

Celle qui a une intelligence incroyable, même si elle n’étudie pas assez.

Celle qui rêve de faire un jour le tour du monde, et de visiter tous les pays.

Celle qui a une tache rouge sur son pied droit.

Celle qui aime regarder le coucher du soleil à la plage.

Celle qui aime pleurer sous la pluie pour que personne ne le remarque.

Celle qui soupire à chaque fois qu’elle va rendre visite à ses grands-parents.

Celle qui va faire la fête avec ses amis le vendredi soir.

Celle qui restera toujours dans mes pensées, et dans mon cœur.

Adada Ghabran : celui qui

Celui qui a oublié son temps, ses heures, ses minutes et ses secondes pour rester près de moi.

Celui qui m’a offert son cœur en me disant « je t’aime ».

Celui qui a essuyé les larmes sur mes joues pendant les nuits de la tristesse.

Celui qui a dessiné le sourire sur mon visage en me racontant les belles histoires d’amour qui nous regroupent.

Celui avec qui j’ai vu les étoiles pendant le jour et le soleil pendant la nuit.

Celui avec qui j’ai goûté le sens de l’amitié et bu l’odeur de la confiance.

Celui qui s’amusé à me donner des bisous partout sur le visage lorsqu’on était ensemble.

Celui qui a supporté tous les commentaires des gens qui parlaient de lui et moi.

Celui …celui... C’est celui que j’aime.


Écrit par Adada Ghabran

B : celui qui

Celui qui se plaint d’être un travailleur.

Celui qui s’enfuit de ses devoirs.

Celui qui aime être caressé par de belles filles. C’est lui-même qui commerce avec les filles.

Celui qui a donné un sens à ma vie. Celui qui me rend fier et content. Celui qui peut me soulever de la tristesse pour arriver à la paix. Celui qui des pouvoirs incroyables. C’est lui-même qui a un regard heureux. C’est lui mon rêve.

Un autre texte

Celle qui ma donné l’esprit d’un monstre imbattable. Celle qui m’a rendu le visage heureux.

Siniseucle : celle qui

Celle qui passe tout son temps à parler et à dire n’importe quoi.

Celle qui fait toujours semblant de pleurer juste pour faire comme si elle était triste.

Celle qui est toujours triste lorsque sa famille est présente près d’elle.

Celle qui porte un bandeau rouge avec des taches banches sur sa tête.

Celle qui a des yeux de couleur marron clair, allongés comme ceux des chinois.

Celle qui donne des coups de main ou de pieds sans savoir ce que ça pourrait faire.

Celle à qui on parle des choses inacceptables et qui n’arrive pas à répondre.

Celle qui devient toute ronde,
comme un ballon, lorsqu’elle est en pleine grossesse.

Celle qui envoie des messages sms avec pleins d’insultes et plein de trucs débiles.

Celle qui ne peut pas dormir sans dire bonne nuit avec une douceur extrême.


Siniseucle

Hachhcah Emme : celui qui

Celui qui, sur sa chaise à bascule, fume en regardant vers le sol, tête basse, hésite à prendre une nouvelle cigarette, et qui, à chaque souffle, regarde le ciel.

Celui qui aime entendre les cris d’amour, passionnément.

Celui qui chante tout seul dans la salle de bain une chanson de ‘Nirvana’ pour vraiment oublier son nirvana.

Celui qui m’achète des bonbons, et garde les pièces de monnaie anciennes pour sa collection.

Celui dont la balafre change de position lorsqu’il s’ennuie et qui devient comme une sorte d’animal aquatique.

Celui pour qui la religion ne signifie absolument rien, qui vit simplement pour le plaisir de vivre et essaye de s’intégrer dans l’enfer de la vie actuelle.

Celui pour qui l’amour est tellement intéressant, mais pour qui il suffit d’embrasser chaque femme sans s’engager.

Celui qui tient sa canne à pêche entre le pouce, l’index et le majeur, mais qui ne pêche pas les poissons, qui se contente d’avoir attiré les poissons et de n’en avoir tué aucun.

Celui qui déshabille les femmes juste pour les comparer.

Alamta Fiw : celui qui

Celui qui s’amusait à lancer des pierres sur ses amis dans la cantine.
Celui qui s’allongeait avec sa bien aimée dans le lit, lui donnait des bisous sur ton son corps, posait ses mains sur elle.
Celui qui faisait le clown à la mer, non pas pour s’amuser, mais pour gagner de l’argent.
Celui qui s’amusait à lancer des bisous dans l’air à toutes les filles qui passent devant sa fenêtre.
Celui qui mettait toujours 5 grandes cuillères de sucre dans sa tasse de thé.
Celui qui voulait être toujours le premier dans la course organisée à l’école.
Celui qui parlait à voix haute, dans le salon, devant les gens.
Celui qui portait une cravate, une salopette, et des baskets sur la plage.
Celui qui détestait les petits garçons, se moquait d’eux.
Celui qui sortait tout nu dans la rue, devant les gens, et n’avait jamais honte.
Celui qui était le meilleur ami de Lillo, le mauvais ami de Milo.

Alamata Fiw

ETA ITALI: celui qui

Celui qui passe son temps à pleurer juste pour l’amour.
Celui qui pense à sa famille en travaillant.
Celui qui s’amuse à blaguer avec les femmes.
Celui qui se gratte la tête tout le temps parce qu’il ne se lave pas.
Celui qui nage dans la vie sans le sentir.
Celui dont le cœur est sacré.
Celui dont les yeux se ferment quand il s’accroupit devant sa mère.
Celui qui protège son pays en veillant à ce que les habitants soient en sécurité.
Celui qui aimerait fonder une famille mais qui est stérile.
Celui qui fait rêver la femme de sa vie.
Celui qui a les mains sur le cœur.
Celui dont les lèvres sont collées sur celles de sa femme.
Celui qui mange en pensant aux pauvres.

ETA ITALI.

Medmori Hebad : celui qui

Celui qui traverse le monde entre la terre et le ciel comme les rayons du soleil.
Celui qui dort en ronflant très fort.
Celui qui berce la lune entre ses bras comme la mère qui berce son enfant le soir.
Celui qui se gratte le nez en réfléchissant.
Celui qui oublie le monde à ses alentours en réfléchissant.
Celui qui part se promener dans la forêt quand il est triste.
Celui qui voyage d’un univers à un autre en caressant les étoiles et en chatouillant la lune.
Celui qui se nettoie le nez avec le mouchoir aux points roses.
Celui qui rougit en parlant avec une fille.
Celui qui embête le monde avec ses histoires débiles.
Celui qui raconte à son fils une histoire pour qu’il dorme.


Medmori Hebad

Jabs : celui qui

Celui qui dormait avec les poules
Celui qui était religieux
Celui qui était fidèle à sa femme
Celui qui avait des enfants adorables, qui lui ressemblaient extraordinairement, si mignons et obéissants.
Celui qui avait une femme moderne et obéissante
Celui qui aimait tous les membres de sa famille
Celui qui avait une hygiène incomparable, qui se lavait avec lenteur, jusqu'à briller plus que le soleil
Celui qui était malade et subissait une souffrance insupportable, pour qui cette maladie était inattendue
Celui qui était condamné.
Celui qui avait laissé une grande famille triste qui l’aimait à mourir, mais qui les dépassa par la mort.
Celui qui était si jeune pour mourir.
Celui qui n’avait rien vu encore de la vie, de ses délices, de ses trésors et de ses nouveautés.
Celui que ses frères et sœurs ont vu dans leurs rêves, qu’ils ont pleuré des nuits et des nuits
Celui qui était dune gentillesse formidable.

Et enfin celui que je n’oublierai jamais de toute ma vie, jusqu’à la dernière minute de ma vie, ainsi que mes parents


JABS

mardi 27 mars 2007

Ali le roi : un homme

Il a 3 ans, il veut rester à la maison, jouer tout le temps. On l’oblige à partir à l’école.

Il a 10 ans, il doit partir dans un autre pays. Il dit adieu à tous ses amis. Il est dans l’avion pour la première fois, il a peur de tomber.

Il a 18 ans, il est sorti du collège, il est content mais maintenant il doit chercher du travail et puis se marier.

Il a 50 ans il porte de grosses lunettes, parfois il ne voit plus, il se plaint toujours de ses maladies.

Il a 70 ans, il est à sa retraite, s’ennuie, n’a plus rien à faire, souhaitant que sa vie se termine à cet instant.

Il a 45 ans, ses cheveux commencent à tomber, il attend impatiemment pour commencer un nouveau jour.

Il a 1 an, essaie pour la première fois de se mettre debout, tombe mais ne perd pas espoir, réessaie une deuxième fois : il marche maintenant pour la première fois, et continue à marcher jusqu'à ce qu’il ait trois pieds.

Anonyme : un homme

Il a 27 ans, il se trouve devant un énorme public, sa guitare à la main, et il est nerveux.

Il a 8 ans, il est tombé de son vélo, il a mal au pied et des larmes coulent sur ses joues alors qu’il regarde le sang couler.

Il a 98 ans, il est à l’hôpital, il a mal au cœur et soudain son âme le quitte pour une autre vie.

Il a 19 ans, il met 3 cuillères de sucre dans sa tasse de thé, il tient une cigarette entre ses doigts et se mets à boire tout doucement.

Il a 23 ans, il met la clé dans la serrure, ouvre la porte de son premier appartement, ses bagages à la main, il se dit que ce sera dur de vivre seul.

Il a 16 ans, il a le cœur brisé, il est triste, il se sent seul et il ne veut voir personne, sa copine l’a laissé pour un autre.

Il a 11 ans, il ouvre du salon, marche à pas lourd, il met sa main sur l’épaule de sa mère et lui fait peur.

Il a 6 ans, il rentre dans la chambre de sa grande sœur, vole sa boite de maquillages et commence à se maquiller.

Il a 32 ans, il est heureux, il vient de trouver la femme avec qui il va rester jusqu'à la fin de sa vie.

Il 13 ans, il met sa cuillère dans son bol, relève la cuillère et commence à boire sa soupe de façon dégoûtée.

Il a 22 ans, il se tient debout devant l’entrée du parc, regarde sa montre et se dit qu’elle ne va jamais venir.

Il a 58 ans, il est au cimetière, devant le tombeau de son père, et se met à pleurer.

Il a 18 ans, il est dans une boite de nuit, il est heureux, il danse au rythme de la musique.

Zuwas Chedrinan : un homme

Il a 70 ans, il est dans son lit, son visage est jaune, ses yeux sont rouges, il a une très petite bouche et un petit nez. Il a faim, il mange en dévorant le plat comme si ça faisait depuis longtemps qu’il n’avait pas mangé.

Il a 16 ans, il est avec ses amis, il rigole comme un fou, ses amis aussi. Il n’entre pas à la maison, il passe la nuit chez la fille qu’il aime.

Il a 26 ans, il redouble à l’université, il est triste, il sort plus de la maison, il ne parle avec personne.

Il a 6 ans, il est tombé par terre, il s’est blessé, le sang coule de son pied, il pleure, le pauvre, il a très mal.

Il a 50 ans, il est à l’hôpital, il est très malade, son visage est vert, il tremble, sa femme pleure,

Il a 18 ans, il est fou de la femme qu’il aime, il ne peut pas dormir sans lui parler, il rêve d’elle, il ne peut pas vivre sans elle.

Mc.sis : un homme

Il a 14 ans, il est renvoyé de l’école pour la première fois. Il a les joues rouges, les yeux par terre en répondant à des questions honteuses.

Il a 3 ans, il se met sur son pot, il a un regard fixe, la tête toute rouge, le corps pressé...

Il adore apercevoir le crépuscule pour dire « adieu » au passé en accueillant le lendemain. Il se met le soir sur la fenêtre de sa chambre, lève sa tête et cherche son étoile.

Il dit des mots par ici et par là bas sans avoir aucun sens.

Il a 16 ans, il est triste, il brise la fenêtre d’un coup de poing et se blesse la main gauche, qui a été suturée et avec cette blessure un écart dans sa vie s’est ouvert...

Il a 17 ans, il porte dans sa main gauche deux bracelets : un bleu et un noir.

Il a au fond de ses yeux un regard de haine qui fait peur à certaines personnes.

Il a 13 ans, il porte un collier d’argent qui lui est offert par sa mère à son anniversaire.

Il rit, il apparaît une fossette sur sa joue droite.

Il n’aime pas étudier mais encourage une personne, cependant elle lui répond : « Tu est le seul à ne pas parler ! » alors il annonce : « une personne c’est mieux que deux. »

Il entre dans sa chambre, il touche avec son doigt le bouton de lumière, il s’éteint, il se met dans son lit et cache sa tête sous les draps et dort comme un mort...

Il part seul à la plage, se met sur les graines d’or en tenant dans sa main une tasse de Nescafé, et regarde attentivement les pages bleues qui apparaissent puis disparaissent sur le tapis d’or.

Il a les yeux qui brillent fortement comme des étoiles qui envoient des ficelles d’argent.

Il a une voix angélique mais qui a un ton triste.

Il a les cils qui se bercent en clignant les yeux.

Il se lève très tôt le matin et prend son bain.

Il part à la rivière, s’assoit à son bord en s’accroupissant, il met sa main dans l’eau puis l’enlève...

Hawanar Berimi : un homme

Il a 50 ans, il se lance pour la première fois dans une aventure dans le monde des peintres. Seul dans sa chambre, il s’assoit sur un petit tabouret, prend le pinceau entre ses doigts avec douceur et soin, comme s’il tenait son futur entre ses mains. Ensuite il le plonge dans le pot de peinture. Ses yeux bleu océan, éclat de ciel, se noient dans cette rivière de peinture. Puis il les retire, reprend le pinceau, et sur un papier noir, dessine des taches de toutes les couleurs, des taches qui redonnent la vie à ce papier du malheur pour le transformer en un tableau du bonheur.

Il a 25 ans, il pleure pour la première fois, prend ses amis entre ses bras, les embrasse. Puis il s’approche de sa femme, la prend entre ses bras, sa main caresse une de ses joues, puis approche ses lèvres des lèvres de sa femme, et sent des flammes de tendresse, d’amour qui brûlent les siennes, des flammes qui lui disent de ne pas aller. Ensuite il se retourne et, des larmes qui brûlent sa peau s’écoulaient de ses yeux. Derrière lui des yeux le suivaient du regard, des yeux qui lui supplient de rester. Mais il continue son chemin, en n’ayant dans la tête que le mot : « c’est le temps de partir pour combattre les ennemis ».

Il a 18 ans, il fait pour la première fois l’amour. Il allonge son corps au dessus du corps de l’aimée toute nue, caresse chaque coin de son corps en sentant la chaleur qu’elle délivre. Ses yeux sont enflammés par des flammes d’amour, il pose ses lèvres sur celles de l’aimée, l’embrasse, lui offre tout son amour, lui donne son corps et lui dit : « il est à toi ! ».

Il a 59 ans, il revient après un long voyage. Habillé en soldat, il a l’air fatigué, son visage porte de traces de sang. Il frappe à la porte de sa maison, personne ne lui ouvre ; il commence à crier de sa voix fatiguée, mais personne ne lui répond. Il se retourne et marche d’un pas lourd sur la route, en n’arrivant plus à porter son corps, il a mal partout, il souffre. Soudain il tombe tout droit sur la route, c’est la première fois qu’il n’arrive plus à marcher.

Il a 60 ans, il est encore à l’hôpital, le médecin vient lui annoncer qu’il est atteint par le cancer des poumons. Mais il ne perd pas espoir. La nuit, il quitte son lit d’hôpital, ouvre la porte avec une douceur pour que personne ne s’aperçoive de sa fuite. Puis se précipite devant sa maison, prend un papier déchiré qu’il avait trouvé en marchant, et écrit avec les gouttes de sang qui s’écoulent de son corps : « ADIEU ».

Il a 15 ans, il se fâche contre ses parents, les insulte, leur parle d’un ton féroce ; sa mère le gronde, son père le gifle. Sa joue prend les traces de la main de son père, il sort en claquant la porte de la maison. La nuit, il s’allonge sur la route, et dort comme un enfant des rues. Le lendemain il revient et présente ses excuses… mais c’est trop tard, sa mère était morte…Elle s’est tuée avec un pistolet quand elle n’a plus retrouvé son fils.

Il a 84 ans, il est atteint par une crise cardiaque, son visage devient pâle, ses yeux se sèchent, ses mains deviennent fragiles, il ne respire plus, sa voix disparaît. La mort l’a totalement dévoré.

Aworin Murama : une femme (elle a...)

Elle a 87 ans, elle est étendue dans son lit, elle pose sa main gauche sur son ventre, puis la main droite sur sa joue, elle est perdue, elle se demande qui va hériter d’elle.

Elle a 22 ans, elle se regarde dans le miroir, elle pose ses mains sur son image, puis elle y dessine un cœur avec son doigt ; elle ouvre ses lèvres, elle montre ses dents, elle sourit. Elle va dire oui à l’homme qui attend.

Elle a 7 ans, elle pose son cartable brusquement sur la table, d’un geste rapide elle soulève les clefs de sa chambre, de sa poche, elle ouvre la porte, elle pénètre dans sa chambre par le pied gauche, elle pleure. Elle ne veut plus aller à l’école.

Elle a 70 ans, elle est assise devant la table, elle pose la main droite sur sa joue, elle murmure des mots, bouge la tête vers l’avant, elle ferme ses yeux, elle dort.

Elle a 35 ans, elle monte l’escalier à lourds pas en frottant le tapis. Elle soulève son pied droit, le pose sur la seconde marche. Tout lentement, elle ne sait que dire à son époux.

Elle a 60 ans, elle est assise silencieusement sur sa chaise roulante, devant la cheminée ; elle avance son dos, puis elle le recule en soulevant le pied gauche, simultanément, jusqu’à ce que sa chaise bouge. Elle se rappelle le passé.

Elle a 2 ans, elle se met debout en s’appuyant sur le canapé. Tout le monde la regarde, elle lâche le canapé. Pour la première fois elle se met debout sur ses petits pieds. Tout le monde applaudit. Mais, soudainement, elle tombe par terre, elle rit.

Berja Lebsa : une femme

Elle a 15 ans. Elle a les cheveux long de couleur jaune soleil. Elle habite au Brésil. Son cœur est doux, fragile comme un fruit sucré. Sa bouche est rouge comme les petits fraises. Elle a 17 ans. Ses cheveux devient brillant autant que le soleil, Elle réside à Paris. Ses yeux sont colorés. Son corps devient de plus en plus sexy.

Elle a 22 ans. Elle adore les garçons, elle ne veut plus continuer ses études. Elle devient de plus en plus folle. Elle a 32 ans. Elle se tape sur la tête, elle a envie de continuer ses études universitaires. Elle se marie à un vieil homme riche. Son visage devient pâle.

Elle a 84 ans. Elle ne peut plus supporter sa vie avec son mari. Elle demande le divorce. Il refuse. Elle se suicide.

Un autre texte

Elle a 16 ans. Elle est dans l’avion. Elle a peur. Elle se cache dans les toilettes. Elle met sa tête dans le bidet pour vomir. Elle a eu ses règles. Elle ne sait quoi faire. Elle appelle sa mère.

Adada Ghibarn : un homme

Il a 65 ans. Il met la main dans sa poche. Il en fait sortir une pipe. Il met sa deuxième main dans la deuxième poche et sort une allumette. Il allume la pipe. Il ricane fortement « hé hé hé hé »

Il a 12 ans. Il court dans les prairies. Il tue les animaux. Il est très sauvage. Il joue avec ses amis. Il lance la balle sur la tête de son amie. Il pleure.

Il a 16 ans. Il est amoureux. Il ne dort pas. Il regarde pendant toute la nuit les étoiles. Il est à l’école. Il regarde le visage de son aimant. Il écrit des poèmes d’amour. Il les offre à sa copine.

Il a 100 ans. Il ouvre la bouche. Il parle en tremblant. Il parle à son fils tout doucement. Il le regarde comme si c’était le dernier regard. Il ferme les yeux tout doucement et il s’en va.

Il a 53 ans. Il est devant le tombeau de son père. Il pleure, des larmes coulent.

Il a 35 ans. Il est heureux. Il vient de trouver la fille avec laquelle il va rester pour toujours.

Il a 1 minute. Il vient de naître. Il est à l’hôpital. Il pleure fortement.

Il a 6 ans. Il est malade. Il va chez le docteur. Il s’allonge sur le lit. Des larmes coulent. Il a peur du docteur.

Anonyme : un homme

Il a 18 ans, il conduit sa première voiture, son sourire s’élargit, ses jambes tremblent.

Il a 5 ans un verre se brise dans ses mains, il se blesse, le sang coule de sa main gauche, les larmes coulent de ses yeux.

Il a 10 ans, il est à la plage avec son cousin, les vagues l’emportent, c’est là qu’il se noie.

Il a 24 ans, il a enfin un travail, il devient plus responsable.

Il a 100 ans, il est allongé dans son tombeau, les dames vêtues de noir l’encerclent, ses cheveux argentés ont cessé de briller, ses yeux se sont fermés, la bague qui se trouvait autour de son doigt s’est brisée.

Il a 32 ans, il s’est marié avec une belle femme. Sa joie est indescriptible, il s’apprête à vivre dans un tout nouveau monde.

Il a 56 ans, il voyage en Angleterre avec sa famille, c’était la première fois qu’il prend l’avion, il a peur !

Il a 34 ans, il a son premier enfant, et lorsqu’il le prend dans ses bras, il fait très attention pour éviter de faire mal au bébé.

Il a 88 ans, sa femme meurt, il commence a pleurer, à hurler, et sa vie devient très dure sans sa bien aimée.

Il a 62 ans, son fils aîné termine ses études, il l’embrasse très fort, il est fou de joie.

Il a 45 ans, il a un accident de voiture, sa tête est blessée, son bras se casse.

Il a un jour. Pour la première fois, il ouvre les yeux et découvre le monde qui l’attend et lui réserve un avenir mystérieux.

Hachhcah Emme : une femme

Elle a 46 ans. Elle a vraiment peur de la ménopause. Elle en attend ses règles pour se sentir toujours capable de reproduire. « J’ai mal a la tête » elle crie en mettant sa main gauche sur sa joue qui devient de plus en plus rouge.
Elle a 14 ans. Elle se sent étrange de n’avoir pas ses règles tôt ! Elle en pleure en croyant qu’elle est anormale ! Son corps diffère des autres corps.
Elle a 35 ans.Elle n’est pas mariée. Mais elle n’hésite pas du tout. Elle est esclave d’elle-même. Elle se fait blesser par des couteaux pointus, de façon que son sang s’écoule et s’écoule, au point qu elle s’évanouit.
Elle 81 ans. Elle n’est toujours pas mariée. Mais elle n’en peut plus. Elle veut mourir…Elle essaie de se suicider en sautant du 5eme étage.
Elle a 40 ans. Elle se réveille d’un terrible coma ; causé par les blessures de 5 ans auparavant
Elle a 1 an. Elle pose ses mains sur son ventre et le caresse pour montrer qu’elle a faim.
Elle est presque morte à cause d’une malnutrition de ses parents.
Elle a 69 ans. Elle n’a jamais fait l’amour. Elle veut le faire impatiemment.
Elle dans le ventre de sa mère. La NICOTINE de sa mère la fait pénétrer dans un monde presque noir. Elle veut sortir, elle veut s’échapper. Elle sort malade. La tuberculose est déjà installée.
Elle a 82 ans. Elle est handicapée. Elle ne peut ni marcher, ni tourner, ni bouger. Dommage... Elle essaye de bouger et « Zut », un os se casse… C’est la 3eme vertèbre qui se casse… C’est la paralysie absolue.
Elle a 88 ans. Elle regarde la télé et un autre politicien meurt. Elle n’en peut plus. Elle sent une douleur dans le bras gauche et la poitrine, des sueurs, des nausées, des vomissements… Elle vomit presque tout sur ses habits. C’est une crise cardiaque. Elle tombe par terre sans dire aucun dernier mot.

Siniseucle : un homme

Il a 14 ans, il donne des coups de pieds ou de mains sans penser à ce que ça pourrait faire.

Il a 16 ans, il est temps de dire au revoir à sa famille : c’est la première fois qu’il s’éloigne de sa mère et desa sœur ; il s’approche, serre très fort sa mère, pleure, sort un mouchoir, essuie ses larmes… et c’est maintenant le pire : sa sœur, qu’il ne quittait pas des yeux, doit s’éloigner de lui. Mais par miracle il ne fait couler aucune larme.

Il a 72 ans. Il est couché sur un lit, dans une clinique. Il prend une seringue et la pose juste devant son bras. Sa femme arrive à temps et prend la seringue : enfin il est sauvé.

Il a 18 ans, il a le cœur blessé, il pleure, il est solitaire et il ne veut voir personne.

Il a 36 ans. Il n’a jamais fait l’amour. Il part chez sa bien aimée et ce sera la première fois qu’il se couche auprès d’elle. Il souffre.

Il a 6 ans, il lâche la main de sa mère : il est l’heure de partir. Il entre dans la voiture et il part.

Medmori Hebab : une femme (elle a)

ELLE A

Elle a 63 ans, elle est à la retraite, elle pose sa main sur sa joue, le courrier arrive, elle découvre que son fils est mort ; elle est triste, elle pleure et s’essuie les yeux avec le mouchoir aux petits pois.

Elle a 7 ans, elle met son doigt dans sa bouche ; de l’autre main elle attrape son oreille gauche ; elle est couchée dans son lit, sa mère lui lit une histoire et lui donne un baiser avant de s’en aller.

Elle a 70 ans, elle est couchée dans son lit, immobile, avec la photo de son fils entre les mains ; elle embrasse la photo, elle pose sa main droite sur le lit et ferme ses yeux lentement. Elle est morte.

Elle a 1 an. Elle marche pour la première fois et soudain, elle plie ses jambes, replie ses mains et tombe par terre.

Elle a 18 ans, elle a eu son baccalauréat, elle est joyeuse : ses pieds bougent d’un rythme très rapide ; elle danse. Elle voit sa mère, elle court pour la serrer entre ses bras, trébuche et tombe.


Jabs : une femme

Elle naît a Beyrouth avec un visage éclairé, une larme lui tombe sur la main, qu’elle propulse sur son médecin.

Elle pleure de joie lors du mariage de son fils, se cache pour ne pas être vue, frotte le mouchoir légèrement sur sa joue et le jette dans la poubelle avec une rapidité unique.

Elle dit oui à ses 20 ans pour entamer une nouvelle vie difficile, avec beaucoup de problèmes, qu’elle surmonte grâce a son intelligence et sa patience.

Elle voyage à 15 ans, pour découvrir de nouveaux pays, avec la tête levée vers le haut ; elle regarde le paysage lointain et le futur de sa vie avec son doigt pointer vers le lointain, pour montrer sa prochaine destination à son guide.

Elle joue aux Barbie à 5 ans avec des gestes lents et doux. Lorsqu’elle peigne les cheveux de sa poupée, d’une main tenant le peigne, d’une autre main elle tire les cheveux pour que le peigne glisse et que la poupée ait des cheveux lisses.

Elle revient à 18 ans de son voyage splendide, et monte pas à pas vers sa chambre. Elle pose sa main sur la poignée de la porte, l’ouvre, se jette sur son lit qui rebondit, et s’endort comme une morte.

A 87 ans, elle quitte tous ses proches éternellement. Elle vit sous la terre et ne sera jamais effacée de la mémoire des gens ni de la pensée de sa famille.

A 13 ans elle passe son brevet sans succès. Son cœur est brisé et se remplit de chagrin ; une goutte coule tout le long de sa joue rouge et retombe sur la terre qui se purifie et se renouvelle : elle a une seconde chance de réussir.

A 19 ans, elle commence son adolescence et évite plusieurs fois la catastrophe comme la bière, l’alcool la drogue. Elle a très peur et ne sait plus qui faire : elle part se réfugier chez ses parents.

A 3 ans, elle commence l’école et à la porte de celle-ci, elle est impatiente : elle aime l’école. Alors elle lâche la main de sa mère sauvagement jusqu’ à la couper, et va vite en classe en frôlant le pire, car elle a failli tomber à cause d’une pierre qui se trouvait juste à coté de la porte de la classe, jetée par un enfant maladroit.

Eta Itali : un homme

Il a 50 ans. Il tient une canne dans sa main, il se sent en sécurité, le village le protège par ses arbres, ses pierres, ses fleurs. Il n’a presque plus de cheveux sur la tête. son visage est ridé. Il déteste la vie.

Il a 40 ans. Il porte une bêche. Une goutte de sueur coule sur son visage et tombe devant lui, comme pour le guider, pour lui montrer la route vers la fertilité. Son pied a été plâtré après un accident.

Il a 70 ans. Il est couché sur le lit avec une pipe à la bouche, les yeux dirigés vers le ciel, le regard livide. Il repense à ses pêchés.

Il a 18 ans. Il est attaché au cou par une cravate. Il est debout face aux inspecteurs. Il est entouré de plusieurs personnes. Il est étudiant à l’université.

Il a 25 ans. Il a le regard planté sur son avenir, sur l’espoir d’avoir des enfants. Au bout d’un mois de mariage, son cœur se brise après la trahison de sa femme. Il est stérile.

IL a 90 ans. Il est recouvert d’un drap blanc. Il est immobile, les yeux fermés, il ne sent rien. Il est au dessous d’une terre fraîche. Il est enterré dans un cimetière.

IL a 1 an. C’est son premier pas sur la terre. Sa famille l’encourage avec enthousiasme. Il est tout petit, comme une poule.

IL a 14 ans. Il a l’age de la puberté. Il commence à prendre ses responsabilités. Sa façon de penser change. Il se trouve une petite amie dont il a rêvé toute sa vie. Il se coiffe comme les chanteurs, avec du gel sur la tête.

Boudi : un homme

Il a 30 ans, il est dans le train pour la première fois, il met sa main hors de la fenêtre puis sa main touche un poteau.

Il a 14 ans, son pied se casse alors qu’il était en train de lever sa jambe pour tirer une balle.

Il a 2 ans, il a trois dents lorsqu’il rigole pour la deuxième fois.

Il a 71 ans, il met sa main sur sa tête chauve, puis se rappelle sa naissance.

Il a 6 ans, il se frotte les yeux lorsque son père revient de voyage.

Il a 101 ans, il a des difficulté à respirer, ses enfants le transportent à l’hôpital, et cinq heures après, il est mort.

Il a 12 ans, il met de l’eau d’abord sur son visage, puis sur ses mains, ensuite sur sa tête, et enfin sur ses pieds. Il termine sa première ablution.

lundi 26 mars 2007

Mimi : une femme

Elle a 52 ans, elle prend son « Mug », puis elle met cinq cuillers de lait et un seul du sucre et puis le café. Après elle les fait dissoudre dans l’eau chaude et elle sort sur son balcon pour le boire lentement et regarder le monde autour d’elle.

Elle a 37 ans, elle achète la nouvelle voiture de la marque « Alfa Roméo », son sourire s’élargit, ses yeux ouverts tout grands rappellent ceux d’une enfant devant une montagne de sucreries…

Elle a 28 ans, elle est rentre a l’hôpital ce matin pour accoucher de son premier bébé. Elle est très rouge, elle crie de fort, elle tire sur la main de sa mère et pleure.

Elle a 58 ans, elle est sur son balcon, elle lit le magazine « Voici » de la date « 27 mars 07 » et précisément la vingtième page très fine qui parle des aventures de « James Bond ».

Elle a 25 ans, elle est dans les bras de son prince charmant, un bel homme, long, yeux verts, cheveux courts, visage souriant, qu’elle a aime depuis son adolescence a l’école des filles, dans son quartier moderne.

Elle a 16 ans, elle est devant son miroir, la main dans les cheveux esseyant de les ajuster avec sa brosse rose, petite, propre, qui est un cadeau de sa grande mère quand elle était petite.

Elle a une minute, la vie lui dit « bienvenue ».

Alamata Fiw : Un homme

Il a 69 ans. Deux larmes glissent de ses deux grands yeux. Il lève sa main de sa poche, prend un mouchoir et essuie son visage.

Il a 14 ans. Il porte une cravate, de grosses lunettes et une loupe, il tourne les pages du dictionnaire et cherche un synonyme du mot mourir.

Il a 31 ans. Il se tient debout dans l’église, devant le prêtre. Il met la main sur sa cravate, essuie la sueur et dit avec un grand soupir : oui j’accepte.

Il 22 ans. Il regarde sa montre, lève sa tête, se tient debout et crie en sautant : je suis le premier.

Il a 1 an. Le voila se tenir sur ses pieds pour la première fois, et soudain, il tombe et crie en mettant les doigts dans sa bouche.

Il n’est pas né. Il est douillettement recroquevillé sur lui même. Il ne s’est jamais senti aussi étendu, pourtant il n’a absorbe aucune drogue pour accéder a cette sorte de béatitude. Il est broyé par les mâchoires féroces, incapable de résister. Il n’a plus la force de bouger. Il se sent emporté vers un territoire inconnu. Il doit franchir le passage seul. Et puis, soudain, les mains de Dieu l’écartèlent. Une lumière intense l’aveugle. Les poumons s’embrasent. Il pousse un cri : le voila né.

Consignes

  • "Un homme" ou "une femme" : portrait d'un homme ou d'une femme qui compte, en reprenant à Claude Simon (Les Géorgiques) le principe d'un "il" ou d'un "elle" associé au présent, sans souci de chronologie : restituer plutôt dans l'ordre que nous livre la mémoire ou la concentration, livrer une série de faits et gestes suspendus dans le temps de cette personne devenant personnage.

  • "Celui qui / celle qui" : à partir du chant IV d'Exil de Saint-John Perse, inventorier ceux qui comptent dans sa propre généalogie, en une seule phrase où l'on dit ce qui chez eux retient.

  • "Tu" : à partir du prologue de Lambeaux de Charles Juliet : à travers un "tu" et le présent, essayer de saisir ou reconstruire l'attitude, la présence au monde, les pensées, en plusieurs scènes (lieux et instants précis), d'une personne qui nous importe mais nous est difficilement accessible.

  • "Lieux où l'on a dormi" : à partir d' Espèces d'espaces de Georges Perec : inentaire des lieux où l'on a dormi, avec développements possibles de détails...
Pistes développées et explicitées par François bon dans Tous les mots sont adultes.