vendredi 30 mars 2007

Remnaf Zemaf : un homme

Il a 33 ans, assis dans sa voiture, il conduit assez rapidement, de la sueur baigne son visage, il ouvre la fenêtre, et un vent fou entre dans la Mercedes, un vent qui lui fait oublier pourquoi il est sur la route et suggère le passage dans la pente.

Il a 22 ans, ses cheveux dorés brillent, il regarde sa mère habillée de blanc avec son nouveau mari, tout contente ; il l’envie, mais il a le temps, il n’est que jeune encore. Et, avec son mosquitos, on ne peut passer sans le voir, et il le sait. D’un coin de l’œil il observe une belle femme, près d’un arbre, il en est ébloui, tant les feuilles tombent et frôlent ce corps dont il rêve, et rêve encore…

Il a 11 ans, il revient de l’école en courant, tout content, il manque de se faire tuer deux fois de suite, il arrive à la maison, ouvre la porte toute grande, entre dans la chambre de sa mère, saute dans ses bras, lui met son carnet de notes dans le nez, reçoit un bisou, sort, achète une glace, et pense qu’il aimerait bien ces vacances d’été, peut-être pas…

Il a -1 jour, il se bat contre ce sac où il est enfoui, il sent un froid venant de l’extérieur, quelque chose le tire et autre chose le pousse, les deux au même endroit.

Consignes

  • "Un homme" ou "une femme" : portrait d'un homme ou d'une femme qui compte, en reprenant à Claude Simon (Les Géorgiques) le principe d'un "il" ou d'un "elle" associé au présent, sans souci de chronologie : restituer plutôt dans l'ordre que nous livre la mémoire ou la concentration, livrer une série de faits et gestes suspendus dans le temps de cette personne devenant personnage.

  • "Celui qui / celle qui" : à partir du chant IV d'Exil de Saint-John Perse, inventorier ceux qui comptent dans sa propre généalogie, en une seule phrase où l'on dit ce qui chez eux retient.

  • "Tu" : à partir du prologue de Lambeaux de Charles Juliet : à travers un "tu" et le présent, essayer de saisir ou reconstruire l'attitude, la présence au monde, les pensées, en plusieurs scènes (lieux et instants précis), d'une personne qui nous importe mais nous est difficilement accessible.

  • "Lieux où l'on a dormi" : à partir d' Espèces d'espaces de Georges Perec : inentaire des lieux où l'on a dormi, avec développements possibles de détails...
Pistes développées et explicitées par François bon dans Tous les mots sont adultes.