mardi 27 mars 2007

Mc.sis : un homme

Il a 14 ans, il est renvoyé de l’école pour la première fois. Il a les joues rouges, les yeux par terre en répondant à des questions honteuses.

Il a 3 ans, il se met sur son pot, il a un regard fixe, la tête toute rouge, le corps pressé...

Il adore apercevoir le crépuscule pour dire « adieu » au passé en accueillant le lendemain. Il se met le soir sur la fenêtre de sa chambre, lève sa tête et cherche son étoile.

Il dit des mots par ici et par là bas sans avoir aucun sens.

Il a 16 ans, il est triste, il brise la fenêtre d’un coup de poing et se blesse la main gauche, qui a été suturée et avec cette blessure un écart dans sa vie s’est ouvert...

Il a 17 ans, il porte dans sa main gauche deux bracelets : un bleu et un noir.

Il a au fond de ses yeux un regard de haine qui fait peur à certaines personnes.

Il a 13 ans, il porte un collier d’argent qui lui est offert par sa mère à son anniversaire.

Il rit, il apparaît une fossette sur sa joue droite.

Il n’aime pas étudier mais encourage une personne, cependant elle lui répond : « Tu est le seul à ne pas parler ! » alors il annonce : « une personne c’est mieux que deux. »

Il entre dans sa chambre, il touche avec son doigt le bouton de lumière, il s’éteint, il se met dans son lit et cache sa tête sous les draps et dort comme un mort...

Il part seul à la plage, se met sur les graines d’or en tenant dans sa main une tasse de Nescafé, et regarde attentivement les pages bleues qui apparaissent puis disparaissent sur le tapis d’or.

Il a les yeux qui brillent fortement comme des étoiles qui envoient des ficelles d’argent.

Il a une voix angélique mais qui a un ton triste.

Il a les cils qui se bercent en clignant les yeux.

Il se lève très tôt le matin et prend son bain.

Il part à la rivière, s’assoit à son bord en s’accroupissant, il met sa main dans l’eau puis l’enlève...

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Consignes

  • "Un homme" ou "une femme" : portrait d'un homme ou d'une femme qui compte, en reprenant à Claude Simon (Les Géorgiques) le principe d'un "il" ou d'un "elle" associé au présent, sans souci de chronologie : restituer plutôt dans l'ordre que nous livre la mémoire ou la concentration, livrer une série de faits et gestes suspendus dans le temps de cette personne devenant personnage.

  • "Celui qui / celle qui" : à partir du chant IV d'Exil de Saint-John Perse, inventorier ceux qui comptent dans sa propre généalogie, en une seule phrase où l'on dit ce qui chez eux retient.

  • "Tu" : à partir du prologue de Lambeaux de Charles Juliet : à travers un "tu" et le présent, essayer de saisir ou reconstruire l'attitude, la présence au monde, les pensées, en plusieurs scènes (lieux et instants précis), d'une personne qui nous importe mais nous est difficilement accessible.

  • "Lieux où l'on a dormi" : à partir d' Espèces d'espaces de Georges Perec : inentaire des lieux où l'on a dormi, avec développements possibles de détails...
Pistes développées et explicitées par François bon dans Tous les mots sont adultes.