mardi 27 mars 2007

Jabs : une femme

Elle naît a Beyrouth avec un visage éclairé, une larme lui tombe sur la main, qu’elle propulse sur son médecin.

Elle pleure de joie lors du mariage de son fils, se cache pour ne pas être vue, frotte le mouchoir légèrement sur sa joue et le jette dans la poubelle avec une rapidité unique.

Elle dit oui à ses 20 ans pour entamer une nouvelle vie difficile, avec beaucoup de problèmes, qu’elle surmonte grâce a son intelligence et sa patience.

Elle voyage à 15 ans, pour découvrir de nouveaux pays, avec la tête levée vers le haut ; elle regarde le paysage lointain et le futur de sa vie avec son doigt pointer vers le lointain, pour montrer sa prochaine destination à son guide.

Elle joue aux Barbie à 5 ans avec des gestes lents et doux. Lorsqu’elle peigne les cheveux de sa poupée, d’une main tenant le peigne, d’une autre main elle tire les cheveux pour que le peigne glisse et que la poupée ait des cheveux lisses.

Elle revient à 18 ans de son voyage splendide, et monte pas à pas vers sa chambre. Elle pose sa main sur la poignée de la porte, l’ouvre, se jette sur son lit qui rebondit, et s’endort comme une morte.

A 87 ans, elle quitte tous ses proches éternellement. Elle vit sous la terre et ne sera jamais effacée de la mémoire des gens ni de la pensée de sa famille.

A 13 ans elle passe son brevet sans succès. Son cœur est brisé et se remplit de chagrin ; une goutte coule tout le long de sa joue rouge et retombe sur la terre qui se purifie et se renouvelle : elle a une seconde chance de réussir.

A 19 ans, elle commence son adolescence et évite plusieurs fois la catastrophe comme la bière, l’alcool la drogue. Elle a très peur et ne sait plus qui faire : elle part se réfugier chez ses parents.

A 3 ans, elle commence l’école et à la porte de celle-ci, elle est impatiente : elle aime l’école. Alors elle lâche la main de sa mère sauvagement jusqu’ à la couper, et va vite en classe en frôlant le pire, car elle a failli tomber à cause d’une pierre qui se trouvait juste à coté de la porte de la classe, jetée par un enfant maladroit.

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Consignes

  • "Un homme" ou "une femme" : portrait d'un homme ou d'une femme qui compte, en reprenant à Claude Simon (Les Géorgiques) le principe d'un "il" ou d'un "elle" associé au présent, sans souci de chronologie : restituer plutôt dans l'ordre que nous livre la mémoire ou la concentration, livrer une série de faits et gestes suspendus dans le temps de cette personne devenant personnage.

  • "Celui qui / celle qui" : à partir du chant IV d'Exil de Saint-John Perse, inventorier ceux qui comptent dans sa propre généalogie, en une seule phrase où l'on dit ce qui chez eux retient.

  • "Tu" : à partir du prologue de Lambeaux de Charles Juliet : à travers un "tu" et le présent, essayer de saisir ou reconstruire l'attitude, la présence au monde, les pensées, en plusieurs scènes (lieux et instants précis), d'une personne qui nous importe mais nous est difficilement accessible.

  • "Lieux où l'on a dormi" : à partir d' Espèces d'espaces de Georges Perec : inentaire des lieux où l'on a dormi, avec développements possibles de détails...
Pistes développées et explicitées par François bon dans Tous les mots sont adultes.