C’était à Saïda, une ville du sud du Liban, mon pays, en plein été sur le bord de la mer. Vous diriez que c’est de la pure veine, et bien oui, surtout en pleine guerre, avec des moustiques qui larguent des bombes sur les têtes des habitants, et des canots qui te lancent des obus dans la figure. Le son des bombardements tout proches, qui sifflotent diablement, à faire hérisser les poils, puis un simple dégringolemment d’immeubles, fussent-ils petits ou grands, même immenses, ça n’a pas d’importance pour l’ennemi… Enfermé avec mes cousins dans un petit appartement, tous les cinq nous nous étions enfuis de nos maisons, à Nabatieh, laissant nos parents derrière nous… Je me rappelle bien que j’ai dormi près de la fenêtre ; c’est depuis ce jour-là que je le fais, jusqu’à aujourd’hui, à côté de ce radiateur blanc, tout sale, sous ce ventilateur qui ne se trouvait que pour nous taquiner : l’électricité coupée, et la température dans les 39 degrés Celsius, on en puait, tout notre corps transpirait ; on ouvre la fenêtre et de la poussière entre dans nos narines, on suffoque à en mourir… nous arrivons enfin à nous endormir quand l’ennemi prend une pause pipi, mais pas tous…
Je passe la nuit à regarder l’armoire devant moi, je parviens même à distinguer une déchirure dans son papier peint, je baisse les yeux vers ma chemise de nuit avec un superman dessus, et je me demande s’il aide les autres, loin dans le sud.
Le sommeil parvient à me mettre debout pour me prendre dans son royaume, au fin fond du ciel, mais un « rrrrrronnn » me coupe les pieds et traverse mon coeur plus vite qu’une flèche, avec un petit malaise aux muscles du ventre contractés comme un chat devant un labrador. Mais cette fois je m’aperçois que le son venait du côté de mon cousin, c’est à n’en pas finir cette nuit…
Je passe la nuit à regarder l’armoire devant moi, je parviens même à distinguer une déchirure dans son papier peint, je baisse les yeux vers ma chemise de nuit avec un superman dessus, et je me demande s’il aide les autres, loin dans le sud.
Le sommeil parvient à me mettre debout pour me prendre dans son royaume, au fin fond du ciel, mais un « rrrrrronnn » me coupe les pieds et traverse mon coeur plus vite qu’une flèche, avec un petit malaise aux muscles du ventre contractés comme un chat devant un labrador. Mais cette fois je m’aperçois que le son venait du côté de mon cousin, c’est à n’en pas finir cette nuit…
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